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Le « Jumper Knee »

L'oeil de BasketMan | Par MrFundamentals le 10 janvier 2011 à 0 h 09 min



Mal récurrent du basketteur

Dans le monde du basket d’aujourd’hui, où tout est de plus en plus physique et athlétique, les maux des basketteurs sont de plus en plus récurrents (en attestent l’infirmerie des Blazers). Dans un sport où le saut (c’est à dire impulsion et réception) est primordial, ce sont les articulations du membre inférieur qui sont mis à l’épreuve. Anatomiquement, la hanche est très difficilement touchable (elle est très emboîtée dans l’os coxal, l’os du bassin), c’est donc surtout les articulations du genou et de la cheville qui sont les plus touchés. Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur une pathologie très fréquente chez le basketteur, qu’il soit de haut niveau ou amateur, le fameux « Jumper Knee » (traduisez « genou du sauteur »), c’est à dire la rupture plus ou moins partielle du tendon rotulien

Le tendon rotulien: une architecture et un mal complexes

Le genou est une articulation très complexe et dite trochléenne, c’est à dire qu’elle ne peut simplement faire un mouvement d’extension ou de flexion (des rotations sont possibles mais simplement en position de genou fléchi). Elle met en relation 3 os: le fémur, le tibia et la fibula (anciennement péroné), ainsi que de nombreux tissus musculaire et ligamentaires (avec entre autres les fameux ligaments croisés du genou) afin de tenir en place les différentes parties et de permettre une bonne mobilité. Le tendon rotulien est surtout utile lors du mouvement de flexion qui permet « d’armer » le saut (et avoir l’impulsion), c’est à ce moment que la rupture est la plus fréquente, mais le soucis est que la douleur peut être négligeable (petites douleurs au genou avant et après entrainement), jusqu’au jour où il y a élongation voire rupture à cause de la trop forte quantité de contraintes. C’est donc lors des entraînements physiques de début d’année ou lors d’améliorations de la détente qu’il faut surtout faire attention à ce tendon rotulien.

Comment rééduquer? Quelles sont les précautions pour ne pas aggraver la blessure et pour éviter la blessure?

En vert, l'espace que devrait occuper le tendon rotulien. Il est rompu car l'inclinaison entre les deux os est bien trop importante.

Pour ce qui est de la rééducation, tout dépend de la gravité de la blessure: une rupture nécessitera la plupart du temps une intervention chirurgicale, pour une élongation, on pourra appliquer de la glace et surtout des massages et autres pratiques utilisées par votre kiné ou médecin du sport (par le froid, le chaud et bien sûr dans l’eau où le poids du corps est réduit et donc la rééducation est beaucoup plus facile). Après un traumatisme au niveau du genou, il est fortement conseillé de réduire l‘impact de l’entrainement, pour les basketteurs, c’est le moment de retravailler votre shoot et vos fondamentaux, et éviter de vous la jouer Blake Griffin pendant un moment… Et surtout si vous en avez les moyens (et le temps!) après la guérison, strappez et mettez de la glace sur l’articulation touchée (technique niveau « McGyver »: un sac d’un kilo de petits pois congelés peut remplacer plus ou moins un sac de glace médical qui est plus difficile à trouver et plus cher!), mais ne jamais appliquer la glace directement sur la peau, préférez mettre une serviette, on a pas besoin d’une glace à la jambe non plus !

Les joueurs NBA: des athlètes qui écoutent bien leurs kinés… Ou pas !

Dernière victime en date de ce fléau: Caron Butler qui s’est méchamment rompu le tendon, mais le liste des joueurs ayant eu cette pathologie est aussi longue que les bras de Kevin Durant… Alonzo Mourning, Joel Pryzbilla, Ron Hale de Roanne,… Et ceux ci ne sont que pour cette année! Alors je vous en prie, vous sportifs pros ou pas: écoutez les conseils de votre kiné, s’il vous dit qu’il faut arrêter un moment, faites le, sous peine de terminer comme ce bon vieux Zo’ et de devoir traîner une blessure toute votre vie…

En bonus: la super chute de Shawn Livingston qui peut en faire vomir certains (attention, âmes sensibles s’abstenir!)

Merci beaucoup pour votre lecture, s’il y a d’autres questions, je suis disponible pour vous sur la page de commentaires !


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Déjà 5 Commentaires :

  1. Antoine
  2. Super article ! Et la fameuse vidéo de Shaun Livingston (désormais aux Bobcats), je n’ai jamais réussi à m’y faire. Pour le coup il avait tout arraché, si je me souviens bien ?

    le 10 janvier 2011 à 15 h 36 min

  3. MrFundamentals
  4. @Antoine
    Oui, tous les ligaments arrachés, c’est un miracle si il joue encore aujourd’hui…

    le 10 janvier 2011 à 16 h 21 min

  5. Rémy
  6. J’ai beau la voir et revoir, ça me choque toujours autant…
    Très bon article

    le 10 janvier 2011 à 19 h 18 min

  7. Antoine
  8. @MrFundamentals –> Ouais, il joue : 17 min par match, 5pts, 2pds et 2rbds, pas terrible mais bon. Faut dire, le mec est né un 11 septembre, fallait s’attendre à ce qu’il lui arrive une catastrophe (sa jambe s’effondre comme une des tours d’ailleurs…). Surtout, il est passé directement du lycée à la NBA, trop tôt sûrement… Au fait, pour revenir sur l’article, est-ce que le fait d’avoir des joueurs qui deviennent pros plus tôt est néfaste pour ce genre de blessures, ou d’autres ?

    le 10 janvier 2011 à 21 h 21 min

  9. MrFundamentals
  10. Bah bien sûr, plus tu t’entraîne, plus c’est sensible… Tu n’as qu’à voir les anciens pros, les états de leurs articulations…
    J’ai pu voir Franck Butter il y a 3ans en Tunisie (il a été en vacances en même temps que moi dans le même hôtel ^^), je peux te dire que sa cheville était dans un état assez lamentable…
    Mais bon si on s’occupe bien de toutes ses articulations, tout ne peut qu’aller bien! 😉

    le 11 janvier 2011 à 10 h 13 min