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Une destination peu attirante pour les stars

Soucieuse de s’internationaliser et ainsi conquérir un nouveau public, la NBA a repoussé ses frontières en 1995 en installant deux nouvelles franchises chez le voisin du Nord, le Canada. Cette expansion de 28 à 30 équipes a été la première à l’étranger depuis les années 40, période des Toronto Huskies, ancienne franchise de la BAA, l’ancêtre de la NBA.

Dans les années 90 donc, la Ligue s’installa dans les deux villes majeures des deux extrémités du pays que sont Vancouver et Toronto. La première acceuilla les Grizzlies, en référence aux nombreux ours de la région, la seconde les Raptors, en hommage au célèbre film Jurassic Park sorti deux ans plus tôt. On sait aujourd’hui que l’équipe de Vancouver regagna les Etats-Unis en 2001, seulement six ans après sa création, pour s’installer à Memphis. Les raisons ont été multiples, notamment un conflit entre les dirigeants et les instances de la Ligue.

Cependant l’une des principales raison fut l’absence d’intérêt de la part des habitants de la ville, couplée à des résultats sportifs et des choix dans la gestion souvent douteux. Les Raptors eux ont réussi à s’implanter durablement dans le paysage NBA, mais justement, celle-ci a-t-elle encore un intérêt à voir l’une de ses équipe jouer à l’étranger, dans un pays tellement proche ? Aujourd’hui, alors que l’ambition de la Ligue est  de conquérir l’Europe, la franchise canadienne n’attire pas ou plus, les grandes stars refusent d’y poser leurs valises durablement.

Il est donc difficile pour les dirigeants de construire une équipe, de mener à bien un projet pour prétendre à un titre NBA, le premier hors territoire américain. Essayons donc de comprendre pourquoi les Toronto Raptors représentent aujourd’hui l’une des équipes la moins glamour de la NBA !

L’intérêt est là, pas les résultats

S’implanter au Canada a été un pari risqué pour les investisseurs en 1995. Dans un pays qui ne jure que par le Hockey sur glace, la balle orange est loin d’être le sport national. Malgré cela, à l’opposé de la situation connu à Vancouver, le basket est aujourd’hui très populaire du côté de Toronto. Contrairement à des villes américaines comme Atlanta ou Philadelphie, le public répond présent dans la ville Canadienne, l’équipe joue régulièrement à guichet fermé (14ème meilleur affluence de la Ligue la saison passée). Les supporteurs se passionnent pour les résultat des Raptors, qui malheureusement sont rarement au rendez-vous.

Depuis sa création, l’équipe a vu passer de grands noms, mais n’a ainsi jamais su les garder. Les superstars américaines préfèrent jouer dans leur pays natal, la médiatisation y est évidemment plus importante et les dollars plus facile à conquérir.

A sa création, la team de Toronto est dirigé par Isiah Thomas qui fait alors ses débuts en tant que General Manager. Pendant la Draft 1995, il sélectionne Damon Stoudemire avec son septième choix, un meneur très prometteur de l’université d’Arizona. Ce choix a été un petit coup de génie (Bien le seul pour Thomas), le joueur a finit la saison avec pas moins de 19 points de moyenne et 9 passes décisives : le titre de Rookie of the Year en poche.

Les fans se réjouissent, les bases d’une équipe solide et ambitieuse sont posées avec également l’apport de Marcus Camby. Le beau duo est pourtant démantelé rapidement à l’inter-saison 1998 du fait des résultats poussifs des Raptors, les deux joueurs sont transférés aux Etats-Unis. Isiah Thomas perd lui aussi son poste, la franchise mise alors sur deux cousins prometteurs drafté en 97 et 98  : Tracy McGrady et Vince Carter.

L’association ne durera que très peu de temps elle aussi. Se barrant l’un l’autre, T-Mac part se rapprocher de sa famille en 2001 et débarque aux Orlando Magic. Carter reste lui plus longtemps, il ne part qu’en 2004 après un bras de fer l’opposant à ses dirigeants. Pour forcer son transfert, il ne joue plus, montre son absence de motivation et obtient finalement un échange l’envoyant au Nets.

Entre temps une autre star est arrivé en 2003, un certains Chris Bosh, mais là encore il est inutile de préciser la fin de l’histoire…

Les dirigeants ont beau tenter de monter une équipe solide, les joueurs américains restent rarement plusieurs saisons au sein de la franchise, même ceux Draftés dans la ville de l’Ontario. Les Raptors n’ont il est vrai pas d’histoire, pas de légende auxquels se référer !

La plus européenne des équipes NBA

Se confrontant au boycott des joueurs américains, les dirigeants se sont dans les dernières années peu à peu tournés vers les basketteurs européens. Ces derniers, peut-être moins dépaysés dans un pays plus proche culturellement du leur, ont pris une place importante dans l’effectif de Toronto. Andrea Bargnani l’italien ou encore Jose Manuel Calderon l’espagnol symbolisent cet intérêt porté au vieux continent. Alexis Ajinça le français fait lui aussi désormais partie de l’effectif.

Seule équipe non-américaine, les Raptors jouent la carte de l’international à fond, choisissant un coach Canadien pour gérer l’équipe : Jay Triano.

Les Raptors resteront-ils au Canada ?

Il est donc aujourd’hui difficile pour les dirigeants de gérer cette franchise boudée par les plus grands joueurs de la planète. Elle est aujourd’hui 13ème à l’Est avec seulement 16 victoires depuis le début de la saison. En 16 ans d’histoire, elle a pourtant connu de belles époques avec une participation aux demies-finales de conférence en 2001 notamment.

La ville, loin d’être sans intérêt avec ses 2.5 millions d’habitants, possède un public qui peut-être envié dans plusieurs villes américaines. Le Air Canada Center remplit régulièrement ses 19800 places assises, mais cela ne semble tout de même pas attirer les vedettes de la balle orange. Faire le pari des joueurs européens peut permettre d’exister dans la Ligue, mais malheureusement pas encore de dominer durablement.

Beaucoup de villes aux Etats-Unis rêvent d’accueillir une équipe NBA, que ce soit Seattle, Kansas City ou même Las Vegas. Le déménagement des Raptors n’est pas vraiment à l’ordre du jour, mais on peut aujourd’hui légitimement se demander si il ne serai pas préférable pour eux de quitter le Canada. Les Grizzlies l’ont fait il y a plusieurs années, ils sont aujourd’hui devenu une équipe ambitieuse avec un effectif impressionnant.

Toronto a aujourd’hui une équipe décimée, sans réel leader et sans ambition : triste constat et échec cuisant de la tentative d’internationalisation des franchises de David Stern…


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Déjà 4 Commentaires :

  1. Simo
  2. C’est vrai que Toronto est réellement boudé…
    Mais il suffit de peu… Selon moi, un Rookie explosif (prenons, tenez, Griffin ou Wall) va là-bas, ça peut attirer bien du monde…
    A ce jour ni Wall ni Griffin n’iront là(bas, j’en conçois, mais avec un tour de draft intéressant, ça peut se faire…
    Et puis, selon moi, je ne sais pas où il pourrait déménager… A croire que c’est une mode en ce moment en NBA mdr

    le 26 février 2011 à 19 h 28 min

  3. Arthur
  4. Ouais c’est vrai mais ils en ont déjà eu pas mal, Carter, McGrady, Bosh et ils sont tous partis..
    Bosh disait que sa famille pouvait pas le voir jouer quand il était à Toronto parce que les matchs étaient pas retransmis, les américains se foutent vraiment des canadiens 😀

    le 26 février 2011 à 19 h 45 min

  5. MrFundamentals
  6. Le problème c’est que le Air Canada Center est l’un des salles les plus chaudes en NBA et leurs fans sont vraiment des fans…
    Il FAUT qu’il y ait une équipe NBA au Canada, c’est bien ici que le basket est né, merde!

    le 26 février 2011 à 20 h 03 min

  7. Kevin
  8. Pourquoi pas une nouvelle franchise à Calgary ?

    le 4 juin 2011 à 15 h 33 min