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Cette question a trouvée sa réponse, mais il en reste d’autres…

Enfin à New York

On vous l’avait annoncé en décembre, le transfert de Carmelo Anthony, la superstar des Nuggets, était imminent depuis le début de saison. Drafté par Denver en 2003, Melo avait fait connaitre son envie de départ en ne signant pas une extension proposée cet été. C’est désormais officiel, tout du moins verbalement, puisque ses dirigeants ont cédé à cette requête cette nuit, l’envoyant lui et sa famille à New York. Les Knicks accueillent donc le « franchise player » des Nuggets, laissant partir quelques jeunes très prometteurs au passage. Alors, ce transfert est-il bénéfique à la franchise de la Big Apple ? N’ont-ils pas sacrifié l’avenir au profit d’un futur proche plus ensoleillé ? Analyse !

Un blockbuster trade

Annoncé depuis maintenant des semaines, ce transfert voit pas moins de 12 joueurs changer de franchises, et pas des moindres. Pour que Carmelo Anthony réalise son rêve de jouer dans la mythique équipe new yorkaise, les Knicks ont dû chambouler un effectif pourtant bien en place cette saison. Ne réussissant pas au départ à s’entendre avec les Nuggets, l’équipe a réussi à intégrer les Timberwolves dans le deal, permettant d’équilibrer l’échange.

On connait les acteurs, reste à peser leurs rôles respectifs pour évaluer les scénarios à venir.

Qui ne fait plus partie du casting à New York ?

  • Raymond Felton (potentiel All Star)
  • Danilo Gallinari (prometteur et chouchou du public)
  • Wilson Chandler (jeune starter valable et talentueux)
  • Timofey Mozgov (qui avait commencé à montrer son potentiel et fut l’élément final de l’échange)
  • Des tours de draft et du cash

Qui embarque dans ce qui pourrait devenir une super-production ?

  • Carmelo Anthony (joueur d’élite, scoreur innarêtable)
  • Chauncey Billups (excellent joueur, sur la fin mais bourré d’expérience et de leadership)
  • Corey Brewer (joueur pas moche mais en apprentissage, en recherche de son shoot)
  • Shelden Williams et Renaldo Balkman (des figurants a priori)

La perte d’Eddy Curry et Anthony Randolph pour les Knicks est carrément un soulagement (financier notamment), qui aurait eu lieu de toutes façons avec leurs contrats expirant bientôt. Dans le transfert, les Wolves ne sont d’ailleurs là que pour équilibrer la balance, un peu comme un agent de seconde zone qui aurait réussi à placer un jeune acteur dans un film à gros budget (même s’il peut encore se passer des choses avant la fin des transferts).

N’oublions pas Billups !

Les Knicks démantèlent en fait une grande partie de leur effectif pour faire de la place à l’ancienne coqueluche de Syracuse (dans l’Etat de NY). Beaucoup crient déjà au loup : « 3 starters pour un seul joueur ? C’est se tirer une balle dans le pied ! ». Sauf que la réalité est beaucoup plus favorable à New York : c’est plutôt deux joueurs majeurs pour deux starters et demi (Chandler ne débutait pas toutes les rencontres). On oublie surtout trop vite que Billups est certes un joueur vieillissant mais toujours capable. Ce n’est pas pour rien qu’il apportait encore son leadership au Team USA l’an passé, lorsque cette jeune équipe est devenue championne du monde. Il est le vétéran leader, qui a connu les batailles des Playoffs et a amené son équipe au titre (MVP des finales en 2004). Certes, il ne voulait pas quitter son Colorado natal et a menacé d’y retourner fissa. Mais il respecte D’Antoni – avec qui il a travaillé à USA Basketball – et ne gâchera sûrement pas un dernier run dans une équipe hyper en vue.

Un autre argument consiste à dire que les Knicks aurait pu avoir Anthony sans lâcher ces joueurs. Sauf qu’ils auraient pris le risque de voir d’autres équipes jouer la surenchêre – salariale cette fois – et qu’il aurait tout de même fallu faire de la place au niveau salaires (Gallinari et Chandler aurait fini par demander plus d’argent, Felton n’était pas donné). Bien entendu, cela aurait été mieux d’avoir toujours ces joueurs dans le roster, mais il est difficile d’avoir un joueur comme Anthony sans rien en retour. Il est bien sûr le plus grand gagnant dans l’histoire : contrat maximum avant la renégociation du CBA, destination choisie, exposition maximum… et a montré qu’il restait hyper égoiste en coûtant ce prix-là aux Knicks (salaire et joueurs pour le transfert). Mais dificile de dire que Big Apple n’y gagne pas aussi.

Les Knicks ont encore du pain sur la planche

Mike D’Antoni va pouvoir reconstruire autour du duo explosif Amare Stoudemire-Carmelo Anthony, sous l’égide du meneur expérimenté Billups. Le rookie Landry Fields va pouvoir continuer de montrer son talent et son sens du boulot déconsidéré, mais hyper important (à faible coût pour NY en plus sur les prochaines années). Ronny Turiaf, leur meilleur défenseur, fait toujours partie de l’effectif et le jeune Andy Rautins rejoindra peut-être son pote Fields dans la catégorie surprise, tandis que Brewer réussira peut-être à profiter du systême du coach à la moustache. Il faudra remplacer Billups d’ici deux ans, ce qui est bien l’objectif principal de la Grosse Pomme, qui aimerait faire venir un autre joueur majeur d’ici un ou deux ans (Deron Williams ou Chris Paul, voire Dwight Howard). La mode du Big Three sera la tendance sur la décennie de toutes façons.

Le bilan est donc là : les Knicks ne sont pas énormément meilleurs qu’hier, mais ils ont avancé plus loin vers leurs ambitions de revenir au top, pour un prix qui reste finalement acceptable. S’ils ne peuvent sûrement pas viser le titre dès cette année, ils se mettent aux portes. Et il n’est pas sûr qu’Atlanta et Orlando, voire même les trois gros (Boston, Miami et Chicago), se réjouissent à l’avance de les croiser en PO.

Leur vrai problème va être de grandes lacunes défensives, choses pour lesquelles ni Melo ni Stoud’ ne sont réputés (ou alors si, mais dans le mauvais sens), tandis que Billups risque de manquer de jambes. Encore une fois, ce n’est pas forcément pire qu’hier, car si Felton pouvait montrer de bons côtés dans ce registre, Gallinari et Chandler n’étaient pas forcément des stoppeurs. STAT a néammoins progressé énormément dans ce domaine (2,2 contres par match !) et Carmelo arrivera peut-être à opérer la même transformation que Paul Pierce dans ce registre, avec la motivation d’un titre. Sinon, on peut imaginer que New York risque de se transformer en nouveaux Phoenix Suns de l’Est : une armada offensive innarêtable et sympathique… mais incapable d’aller en finales.

À moins qu’ils n’y trouvent un remède d’ici là ; on sera sur place pour vous donner des nouvelles !

Co-réalisé par Arthur et Antoine (qui repart à NY le 4 mars et trépigne d’impatience en attendant)

Et puisque tout le monde en parle, qu’est-ce que vous en pensez, vous, de ce transfert ?


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Déjà 1 commentaire :

  1. Yann
  2. Arf, difficile de dire qui est gagnant dans l’histoire…
    C’est sur que le trio Billups-Stoud-Melo fera des ravages, mais du coup il n’y a plus grand monde autour. Et c’est ce qui faisait aussi un peu la force de NY cette année où plusieurs joueurs pouvaient être une menace.
    Après pour Billups, je ne sais pas s’il y a un meneur capable de gérer les fins de match mieux que lui, alors çà sera tout bonus pour les PO de ce côté là

    le 24 février 2011 à 10 h 24 min