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NBA et politique

L'oeil de BasketMan | Par Arthur le 21 décembre 2010 à 10 h 21 min

Deux univers liés

Plus qu’un sport aux Etats-Unis, le Basket-ball est une véritable institution ancrée dans la culture du pays. Les pauvres, les riches, les blancs, les noirs, tout le monde y joue dans ce pays fou de la balle orange. Celle-ci est présente partout, jusque dans les plus hautes sphères politiques où même les « grands » d’Amérique se livrent parfois à des matches de basket entre deux réunions diplomatiques. Ces deux mondes situés à l’extrême opposé l’un de l’autre sont d’ailleurs souvent étroitement liés. Que ce soit anecdotique, avec d’inattendues relations entre hommes politiques et basketteurs, ou plus formel avec d’incroyables reconversions entre les deux milieux, les histoires sont multiples. Quand certains joueurs n’hésitent pas à afficher clairement leurs opinions et leurs partis, d’autres sont plus discrets, de peur de nuire à leur image. Découvrons donc comment aux Etats-Unis, la fameuse NBA est liée à la politique !

Des basketteurs au pouvoir

Problème récurrent dans le sport de haut niveau américain, la reconversion des sportifs après l’arrêt de leur carrière. Nombreux se retrouvent rapidement ruinés et endettés n’ayant pas épargné l’argent récolté durant leur carrière. A l’extrême opposé de ces situations dramatiques, certaines anciennes gloires NBA tentent le pari osé de se lancer en politique, avec pour certains une certaine réussite. Sportif de haut niveau ne rimant pas forcément avec faible QI, la Ligue Nord Américaine a ainsi eu dans ses rangs d’actuels ou d’anciens sénateurs et maires américains.

Bill Bradley ouvre une porte

L’un des premiers basketteurs professionnels à occuper un poste majeur en politique se nomme Bill Bradley. Passé par Milan en Italie puis par les Knicks de New York de 1967 à 1977, le joueur remporta deux titres de champion NBA et participa au AllStar Game en 1973. Egalement diplômé des très prestigieuses universités américaines Princeton et Harvard, Bradley occupa à sa retraite le poste de Sénateur du New Jersey. Il y resta jusqu’en 1996 avant de vouloir un peu plus s’élever dans les sphères politiques. Ce fils de banquier brigua en effet le poste de président des Etats-Unis en 2000, il se présenta aux primaires démocrates l’année de la première élection de George W. Bush.

Autre exemple fameux de reconversion dans le monde politique, Kevin Johnson l’ancien joueur des Phoenix Suns. Cet ancien finaliste NBA, coéquipier de Charles Barkley en 1993 occupe depuis deux ans maintenant le poste de Maire à Sacramento, la capitale de Californie. Élu le même jour que Barack Obama à la présidence, il l’emporta avec pas moins de 58% des voix face au maire sortant. Durant sa campagne, il a réussi à mêler basket et politique, ses deux univers, avec notamment le soutien de Magic Johnson ou du célèbre Maire New-Yorkais Michael Bloomberg. La reconversion fut donc une réussite pour ce triple AllStar.

D’autres reconversions de grands joueurs furent envisagées. Karl Malone par exemple, le deuxième meilleur marqueur de l’histoire de la NBA, fut tenté par une carrière politique quand il se retira. Engagé dans le parti républicain et fan de George W. Bush, le pivot pensa même se présenter pour le poste de gouverneur de l’Arkansas. Les anciens joueurs NBA sont donc présents en politique, à l’image d’un Bernard Laporte ou d’un David Douillet en France. L’avenir apportera certainement d’autres reconversions de ce type dans un pays ou tout le monde a sa chance en politique.

Une image de marque

Récemment encore, les sportifs de haut niveau ont été sollicités pour animer le débat politique. Voulant profiter du succès et de l’image de ces stars des parquets et des terrains en général, le parti républicain a réussi à enrôler d’anciennes gloires dans ses rangs lors des dernières élections de mi-mandat aux Etats-Unis. Ces soutiens, au delà du prestige véhiculé, ont également servi à attirer des dons de la part des sponsors de ces sportifs.

Le plus connu a été Chris Dudley, ancien pivot de 2m10 passé par les New York Knicks lui aussi. Poussé par les républicains, l’ex-joueur se présenta au poste de gouverneur de l’Oregon à l’ouest des Etats-Unis. Il reçut un grand soutien en NBA, notamment du grand boss David Stern en personne. Diplômé de Yale, la prestigieuse université, il s’inclina tout de même face au candidat démocrate dans une des élections les plus serrées de l’histoire : 49% pour son adversaire contre 48 pour lui.

Les anciens joueurs sont donc des vitrines pour les partis, ils peuvent en profiter pour eux connaitre une seconde carrière prestigieuse après leurs exploits sur les parquets.

Le président et la NBA

Chaque année, les champions NBA et NCAA se rendent à la Maison Blanche pour une visite chez le président des Etats-Unis. Cette vieille tradition se perpétue chaque année, les Lakers ont récemment rencontré Barack Obama. Ce prestige donné au sport collectif est quasiment unique dans le monde, le basket est bien une institution Outre Atlantique.

Ronald Reagan, président de 1980 à 1988, fut un basketteur très talentueux durant la période où il fut acteur. Dans les années 70, il fut un grand fan des Warriors, champions 1975. Les présidents des Etats-Unis sont donc également supporters de la balle orange.

Le plus connu de tous est évidemment l’actuel chef d’état, Barack Obama, qui n’a jamais caché sa passion pour le Basket-Ball.

Obama respire le basket

A son arrivée à la Maison Blanche, le premier président noir des Etats-Unis a fait installer un playground dans la cour pour pouvoir exercer sa passion. Le jour même de son élection, Obama se livra a une partie avec quelques uns de ses conseillers pour essayer de se détendre avant le verdict.

Quelques fois, les spectateurs des Washington Wizards l’aperçoivent dans les tribunes pendant qu’il assiste à un match de la capitale. Il est également un grand fan de basket féminin et de la WNBA.

Pour son dernier anniversaire, monsieur le président s’est même offert le caprice de réunir chez lui plusieurs grandes stars de la NBA. Ainsi le 8 août dernier, Lebron James, Carmelo Anthony, Kobe Bryant et même Magic Johnson se sont retrouvés pour fêter les 49 ans d’Obama dans un gymnase de Washington. Après la rencontre, les 16 joueurs présents ont même goûté au luxe d’un barbecue sur les pelouses de la Maison Blanche, Joakim Noah était lui aussi de la partie.

Barack Obama a donc apporté le basket dans les plus hautes sphères politiques, participant à la notoriété de ce sport. Tout le monde a d’ailleurs entendu parlé de ses 12 points de sutures après un match accroché : il n’y a vraisemblablement pas de traitement de faveur pour les présidents aux USA !

Des positions affirmées

Si Michael Jordan préférait ne pas affirmer ses opinions politiques, rétorquant que « les républicains achètent aussi des chaussures », d’autres grands noms du monde en NBA n’hésitent pas à clairement se ranger derrière un parti. Durant les dernières élections présidentielles de 2008, nombreux sont ceux qui ont affirmé leur soutien à l’un des deux gros candidats, la majorité étant du côté démocrate.

Lebron James aurait ainsi fait un don de 20 000 $ au parti d’Obama alors que l’ancien Suns Charles Barkley se rendait à la convention démocrate. Dwyane Wade, Magic Johnson ou encore Bill Russel et David Stern se sont eux aussi alliés au futur président, finançant entre autres la campagne avec leur argent personnel. John McCain quand à lui n’a reçu aucun soutien majeur venant de la NBA, celui-ci ne défendant pas vraiment les valeurs de la Ligue Nord-Américaine.

Cette prise de position massive en faveur de Barack Obama a donc joué en faveur du candidat, ces soutiens lui ont permis de se façonner une image populaire auprès des Américains fans de Basket-ball.

Pour les anecdotes, Lebron James a un jour affirmé vouloir dunker sur la tête de George W. Bush et ainsi écraser l’ancien président, preuve de tout le respect que porte le joueur de Miami à ce cher Bush. Gilbert Arenas s’est lui fait tatouer « Change we believe in » sur les doigts après l’élection de Barack Obama en 2008, résultat d’un pari selon lui.

Des filiations étonnantes

Pour finir ce dossier sur le basket et la politique aux Etats-Unis, on peut voir que des familles unissent des basketteurs pros et des hommes politiques reconnus. Troy Murphy par exemple, le joueur des Pacers diplômé de Yale, est fils d’un secrétaire d’état et petit-fils d’un diplomate américain. Il aura choisi un parcours légèrement différent de celui de ses aînés.

Craig Robinson, frère de Michelle Obama, la première dame des Etats-Unis, est lui le coach de l’équipe NCAA de la fac d’Oregon State. Celle-ci a vu passer dans ses rangs Brent Barry, ancien coéquipier et ami de Tony Parker chez les Spurs

Un monde de célébrité

La NBA et la politique américaine sont donc liées depuis des années. Les anciens joueurs usent de leur notoriété pour percer, les grands partis s’en servent pour dorer leurs images auprès des électeurs. Tout le monde est gagnant dans ce monde de célébrités. Les basketteurs sont d’ailleurs souvent appréciés par les populations, pauvres notamment. Elles voient souvent en eux des individus passés par les mêmes épreuves que celles qu’elles vivent au quotidien.

Dans un pays où le sport est roi, le basket a donc également sa place en politique.

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Déjà 3 Commentaires :

  1. Le blog du soir : Basketman étudie les rapports entre le basket et la politique | Basket USA - L'actualité de la NBA au quotidien
  2. […] son travail nous a semblé aussi pertinent qu’intéressant, nous vous invitons à lire son article dont voici un […]

    le 22 décembre 2010 à 23 h 14 min

  3. phil
  4. Super article j’ai appris beaucoup de chose.
    Ps: Troy Murphy joue au Nets maintenant..

    le 23 décembre 2010 à 0 h 25 min

  5. Swan
  6. Article très interessant.

    On aurait pu aussi citer Dave Bing, ancien Rookie of The Year avec les Pistons et faisant partie de l’équipe NBA at 50 en 1996 qui est désormais Maire de Detroit.

    Son parcours est différent puisqu’il vient du monde industriel et n’a pas fait le chemin direct NBA –> politique.

    le 23 décembre 2010 à 9 h 44 min