Paul, Williams ou Rose ?

Aujourd’hui, je me suis posé une question ma foi assez simple : quel est le poste en NBA où il y a le plus de concurrence ? Il paraît évident par exemple que DH12 est sans aucun doute le meilleur poste 5 de la NBA. Mais qu’en est-il du poste de meneur ?

On sait que la ligue a vu venir une génération de poste 1 assez impressionnante, et j’ai donc décidé de vous proposer une petite présentation de 6 d’entre eux afin de vous en faire une meilleure idée.

Chris Paul, 1m83, 25 ans, New Orleans Hornets

Le célèbre numéro 3 des Hornets n’est (presque) plus à présenter. Une petite anecdote méconnue tout de même sur le joueur : lors de ses années universitaires, celui que l’on appelle « CP3 » est victime d’un drame. Son grand père, qu’il considérait comme son père, est tué par des cambrioleurs à l’âge de 61 ans. Sous le choc, Paul décide quand même de jouer un match le lendemain et affole les compteurs. Il en est à 59 points, et marque + la faute. Il en est donc à 61 points, et loupe volontairement son LF, en hommage à son grand père…

Choisi en 4^ème position de la draft 2005, il finit sa saison rookie avec déjà plus de 16 points et près de 8 passes de moyenne, et réussit l’exploit d’être nommé rookie de la conférence Ouest chaque mois de la saison. Lors de l’année suivante, il continue de progresser avec plus de 17 points et près de 9 passes distribuées. Sa saison 2006-2007 est surement l’une des plus belles où il est pressenti pour être élu MVP avec des stats de 21 points, 11.6 passes (meilleur passeur de la NBA) et 2.7 interceptions (meilleur intercepteur). Il finira finalement 2^ème des suffrages derrière Kobe. Les Hornets se feront éliminés au 1^er tour des PO l’année d’après alors que CP3 avait réalisé sa meilleure saison statistique. On se souvient notamment de son entente avec Tyson Chandler qui marchait à merveille et qui alimentait les « top 10 » avec leurs alley-oops dévastateurs.

L’année 2009-2010 est à oublier car le joueur se blesse durant une bonne partie de la saison. Cette année est plus délicate : les Hornets après un début de saison canon se sont un peu effondrés mais sont toujours en 7^ème position de la conférence Ouest. Pour ce qui est de Paul, il culmine à moins de 16 points et 10 passes de moyenne, ce qui en fait sa plus faible moyenne de points depuis son entrée dans la NBA.

Contrairement à d’autres meneurs, CP3 est un vrai meneur-passeur, capable de scorer tout en distribuant des caviars grâce à sa très bonne vision du jeu. Il a d’autant plus de mérite qu’il n’a jamais eu (à part David West) un vrai joueur All-Star à ses côtés. On peut également rajouter qu’il est l’un des meilleurs rebondeurs à son poste.

Deron Williams, 1m91, 26 ans, New Jersey Nets

Deron Williams, surnommé rapidement « D-Will », est drafté en 3^ème position en 2005 par le Jazz d’Utah juste devant un certain… Chris Paul ! Il réalisé une année rookie correcte avec près de 11 points et plus de 4 passes de moyenne. Depuis, il n’a cessé de progresser dans tous les domaines du jeu, et notamment en terme de points en passant de 11 à 16, puis près de 19 points pour aboutir à 21 points cette saison.

A l’instar de son pote CP3, il est un meneur-passeur et depuis la saison 2007-2008, il est toujours resté au dessus des 10 passes de moyenne. D-Will est un des meneurs les plus explosifs de la ligue, et le Jazz était compétitif chaque année grâce à un bon banc (Miles, Korver, Pat’ si tu me lis 😉 ) et grâce à son entente avec Carlos Boozer qui a longtemps fait des ravages.

Williams a été échangé dans les derniers moments de la deadline des transferts dans le New Jersey chez les Nets en échange de Devin Harris et Derrick Favors. Un coup dur pour le joueur et pour le Jazz qui perd son joueur emblématique. Le numéro 8 se retrouve dans un effectif jeune et ne jouant pas les premiers rôles. On aurait pu penser que cela allait affecter ses stats mais c’est bien tout le contraire qui s’est produit : il bat le record de nombre de passes décisives pour un nouveau club en 3 matches avec une moyenne de 15.7, soit 47 passes !

Quand on connaît les joueurs des Nets (mis à part Lopez), on ne peut se dire que D-Will est bel et bien un sacré passeur. Depuis son arrivée, les Nets ont connu 3 défaites mais on bien remonté la pente avec 2 victoires en terre Européenne contre Toronto, et un Williams toujours aussi déterminant dans le jeu. Depuis ses débuts avec sa nouvelle franchise, D-Will a toujours donné plus de 10 passes…

Derrick Rose, 1.91m, 22 ans, Chicago Bulls

Rose est issu de la draft de 2008 où il est sélectionné en première position (juste devant Beasley) par les Bulls qui sont alors à la peine. En effet, la franchise est dans le ventre mou du classement depuis le départ de « His Airness » et se cherche un nouvel emblème.

Dès sa saison rookie, celui qu’on surnomme D-Rose score près de 17 points tout en distribuant plus de 6 passes par match avec un pourcentage déjà très correct (47%). Son seul défaut reste le tir longue distance où il ne tourne qu’à un malheureux 22%. Les Bulls se qualifient pour les PO où il égale le nombre de points pour un premier match de PO pour un rookie avec 36 unités, mais son équipe échouera en 7 matches contres les C’s dans l’une des plus belles séries de l’histoire. Il est logiquement élu « rookie of the year » cette année là. Dès sa 2^ème année, Rose démontre toute l’étendue de son talent en alignant 20.8 points mais avec « seulement » 6 assists. Malgré quelques blessures, Chicago se retrouve une nouvelle fois en PO mais perdent encore d’entrée contre les Cavs de Lebron 4-1.

Cette année, le joueur a tout bonnement encore pris une dimension supplémentaire : avec un peu moins de 25 points et plus de 8 assists par match, le numéro 1 est régulièrement cité dans les candidats pour le titre de MVP. Grâce à son influence grandissante sur le terrain et grâce un casting de choix autour de lui (Jooks, Boozer, Deng), la Franchise de l’Illinois est redevenue une place forte de la NBA et truste les premières places à l’Est.

Mais le % de D-Rose à 2 points est moins bon que sa première année avec 44% et c’est sur ce point que les critiques appuient le plus : le joueur ne serait pas assez un meneur-passeur et boufferait trop le ballon. Personnellement, je suis de cet avis là et ses 3 derniers matches au niveau du shoot résument bien la chose : 9/20, 10/23 et 8/21. Quand on a des coéquipiers de bon voire de très bon niveau, pourquoi ne pas leur donner plus la balle ? Noah et Boozer sont des joueurs calibre All-Stars, et le banc n’est pas mauvais non plus avec entre autres Korver ou Gibson. Quand on voit que D-Will ou CP3 alignent « aisément » plus de 10 passes de moyenne avec un effectif moins bon autour, on est en mesure de se demander comment D-Rose ne peut pas y arriver…

Mis à part çà, pas grand chose à reprocher à ce vrai leader sur et en dehors du terrain, et à un meneur ultra explosif, rapide et athlétique…

Au prochain épisode : Rusell Westbrook, Steve Nash, Rajon Rondo