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Le Basket est-il un sport dangereux ?

Décalé | Par Antoine le 8 février 2011 à 20 h 39 min

Kobe enchaine les matches malgré les blessures à répétition, une exception là aussi ?

Il y a des jours comme ça. Devant le Boston-Orlando de dimanche soir, on s’apprête à écrire sur les progrès de Dwight Howard en attaque et, vlan !, Marquis Daniels nous fait un moment de frayeur dans le Boston Garden. La salle en est restée silencieuse et  mortifiée pendant cinq bonnes minutes. C’était flippant à l’écran, imaginez en vrai… Alors, le basket est-il un sport à risque ?

La dure loi des blessures

L’accident ne fut pas impressionnant en soi. Daniels part ligne de fond et se heurte à Arenas, sur un contact apparemment bénin. Au ralenti, on a d’abord l’impression que c’est un coup à la tempe qui l’a mis K.O (les pratiquants d’arts martiaux reconnaitront là un point vital). En fait, on se rend compte un peu plus tard qu’il fut touché à la nuque. Diagnostic : entorse des cervicales. Aouch. On comprend mieux ainsi l’immobilisme de l’ailier des Celtics, longtemps resté étendu au sol sans mouvement avant d’être transporté sur une civière, la tête ligotée avec soin et grande précaution.

La réaction de ses coéquipiers traduisit également la gravité de la situation dès les premières secondes. Même les joueurs du Magic n’en menaient pas large. Pourtant, les blessures restent monnaie courante en NBA. Lorsqu’on aborde le sujet avec les joueurs, pratiquement tous estiment que cela fait partie du mêtier, que même une blessure grave n’est qu’un moment difficile à passer dans une carrière etc.

Regardez Kobe : il ne s’est pratiquement jamais arrêté de jouer malgré de multiples blessures lors des dernières saisons. Et Blake Griffin : un an sans jouer et maintenant All-Star, favori pour le titre de Rookie de l’année. Sauf qu’on parle moins de ceux qui ne se sont jamais remis de blessures, avec parfois des carrières entières gâchées dès la première saison. Même le cas Griffin, qui suscite une admiration réelle chez les journalistes, contribuant modiquement à transformer le phénomène en hype monumentale, les laisse aussi extrêmement réservés sur les risques qu’il prend à chaque envolée. D’aucuns murmurent même qu’« à ce rythme là, il va se foutre en l’air avant pas longtemps ! » (on ne nommera pas l’auteur de cette citation ).

On oublie aussi parfois trop souvent des lois de physique élémentaires : des corps d’en moyenne 115 kilos pour 2 mètres, lancés à pleine vitesse les uns contre les autres, parfois en élévation et déséquilibre, avec un atterissage sur une surface dure (malgré les revêtements absorbeurs de chocs) ne peuvent qu’aboutir souvent à des résultats tout à fait mauvais pour la santé – et malheureusement consommés sans modération. Encore plus quand on sait qu’un NBAer joue au minimum 82 matches par an, une fréquence qui augmente la probabilité de se blesser.

Le Basket envoie plus de monde à l’hôpital que le Foot US

Du côté des non-pros. On n’est pas étonné de savoir que le football américain est un sport dangereux, mais on est surpris d’apprendre que les urgences ont admis plus de personnes à cause d’accidents liés au basketball, en 2005, aux Etats-Unis. Bien sûr, il faut relativiser ce résultat par rapport au nombre de pratiquants, certainement plus élevé du côté de la balle orange. Ceci-dit, il n’en reste pas moins que c’est donc une pratique à risque, avec pas moins de 500 000 personnes par an qui visitent les hôpitaux suite à un accident survenu sur un terrain de basket outre-Atlantique.

On peut aussi relativiser en se disant qu’une entorse de la cheville (relire le post de MrFundamentals là-dessus) est moins grave qu’une commotion cérébrale (voir les politiques de la NFL et NCAA, et les polémiques des joueurs exigeant plus de protection). Mais il faut aussi avoir en tête que le basket est un sport où l’on joue sans protection, contrairement au Hockey et Football US, augmentant ainsi les risques. Encore une fois, un bitume ou un parquet est également plus propice à provoquer certaines lésions et chocs plus graves que sur une pelouse.

Pour conclure rapidement, on dira qu’on peut faire une différence entre blessure et « accident ». La blessure étant le lot commun des basketteurs de haut niveau comme des pratiquants les moins réguliers. L’accident a un caractère à la fois plus grave et exceptionnel, tel celui survenu à Marquis Daniels ce weekend. L’accident spectaculaire et ultra-dommageant pour le basketteur reste rare, tandis que la blessure est effectivement assez courante. Entre les deux, reste à chacun d’évaluer si le basket est effectivement un sport dangereux. Au vu des faits, la question méritait d’être posée.


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Déjà 4 Commentaires :

  1. Simo
  2. Quand j’y pense c’est vrai que les blessures ont défilés sur les playground quand je jouais… Je me suis coupé le doigt, un pote entaillé l’avant bras, un autre entorse de la cheville etc…
    Bref très bon post, très juste!

    le 8 février 2011 à 22 h 29 min

  3. MrFundamentals
  4. De toutes façons, vu comment le sport en général (et pas que le basket!) évolue (des qualités physiques de plus en plus grandes, des joueurs basés surtout sur leur détente et leur puissance) c’est obligé que les blessures augmentent beaucoup… Le corps humain n’est pas fait pour supporter tout ça, donc forcément à des moments ça pète…!

    le 11 février 2011 à 14 h 03 min

  5. Antoine
  6. Ce serait intéressant de voir s’il y a eu une étude sur la fréquence des blessures en NBA à travers les 30 ou 40 dernières années, je vais essayer de trouver ça.

    Du côté des amateurs, penses-tu que l’on devrait jouer avec plus de protections (coudières et genouillères de protection par exemple, malheureusement je ne vois rien pour les chevilles…), notamment sur les playgrounds ?

    Je ne dis pas personnellement que le basket est un sport dangereux (une seule blessure – en dehors des petits bobos – à mon compte en quinze ans : poignet, là aussi pas de protection possible). Mais les chiffres légitiment la question.

    Quand tu dis que le corps humain n’est pas fait pour ça tu parles des pros ?

    le 11 février 2011 à 15 h 23 min

  7. MrFundamentals
  8. @ Antoine: Oui, je parle surtout des pros, quand tu joue amateur, tu n’atteins pas des hauteurs et des puissances astronomiques, donc ton corps n’est pas soumis à de grosses contraintes…
    Pour ce qui est des genouillères et autres, j’en ai beaucoup parlé avec un kiné diplômé il y a pas longtemps, c’est vraiment quand tu as fini ta rééducation, quand ton articulation est bof, mais franchement ça ne t’évitera pas d’avoir une entorse…
    Un peu de saut avant le match (un exercice simple: tu prens une ligne sur le terrain et tu saute en avant, en arrière, à gauche et à droite de la ligne, ta cheville sera habituée à la réception, et tu éviteras de te faire une « Livingston »!) et un bon échauffement (surtout dans des salles pas chauffées!) ça suffit, pour que ce soit vraiment performant, il faut les protections style strap NBA, mais je pense que tu n’as ni le temps, ni l’argent pour en faire un! 😉
    J’espère avoir répondu à ta question, je dois te rappeler qu’une blessure peut aussi arriver psychologiquement: plus tu va faire gaffe et penser qu’à chaque fois que tu sautes tu va te faire mal, moins tu sera confiant, et le risque de mauvaise réception ou autre va augmenter! Si tu n’as jamais rien eu, fonces et ne te poses pas de questions!

    le 12 février 2011 à 0 h 50 min