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Glory and tragedy

L'oeil de BasketMan | Par Arthur le 28 novembre 2010 à 15 h 55 min

Petrovic : la NBA puis le drame

Deuxième partie (Drazen Petrovic in the legend) de notre dossier consacré aux deux légendes du basket européennes : Drazen Petrovic et son « frère » de coeur Vlade Divac. Nous avons donc pu voir que Petrovic dans les années 80, c’est LA star sur le vieux continent, le joueur qui domine et qu’on ne peut arrêter. Ses records sous le maillot de Zagreb ou Madrid n’ont depuis jamais été battu, il y reste une icône, une légende regrettée. Divac quand à lui est le pivot qui monte du côté de Belgrade. Ses performances se font de plus en plus remarquer Outre-Atlantique, la NBA l’appelle. Voyons donc comment ces deux amis ont forcés les portes de la Grande Ligue, permettant à plusieurs générations d’européens de marcher dans leurs pas par la suite. Malheureusement, la politique va briser leurs liens à jamais, la tragédie d’un accident de la route emportera Petrovic en 1993…

La NBA se Yougoslavise

Petrovic Divac destin croisé

Comme dit précédemment, Drazen Petrovic alors héros de toute la Yougoslavie avec le Cibona Zagreb est drafté en 1986 par les TrailBlazers de Portland. Il est choisi avec le 60ème choix à l’époque, preuve que malgré son immense talent, les recruteurs NBA ne font pas encore confiance à la formation européenne. Restant encore 3 ans en Europe, il rejoint enfin l’Oregon en 1989 où il retrouve l’actuel coach des Rockets : Rick Adelman.

La même année lors de la Draft, les Los Angeles Lakers de Earvin « Magic » Johnson tente de trouver un remplaçant au mythique Kareem Abdul-Jabbar. Avec leur 27ème choix, ils sélectionnent le Yougoslave Vlade Divac, celui-ci quitte donc le Partisan Belgrade. Avec Petrovic, ils vont faire leurs débuts en NBA la même année. Ils réalisent leurs rêves d’enfants et découvrent les étoiles de la ligue Nord Américaine.

Leurs premières saisons ne va pourtant pas se dérouler aussi tranquillement pour les deux amis. Chez les Blazers, Petrovic doit faire face à une féroce concurrence à son poste. Clyde Drexler, le multiple AllStar superstar aux USA joue effectivement également à l’arrière : il est titulaire indiscutable. Drazen, idole en Europe se voit là confier un rôle de remplaçant, il doit se contenter de miettes de temps de jeu : seulement 12 minutes sa première saison. Ses stats s’en ressente avec 7 points de moyenne, pas assez pour ce virtuose de la balle orange qui le vit très mal.

Dans le reportage d’ESPN (Once Brother), sa mère témoigne, l’année Rookie de Petrovic fut très dure pour le joueur, seul son ami Divac pouvait le réconforter. Ce dernier avoua d’ailleurs par la suite :

« On est arrivé en NBA la même année et on se parlait au téléphone quasiment tous les jours, à s’encourager et à essayer de survivre. »

Pourtant, du côté de Los Angeles, la saison de Divac se passe beaucoup mieux. Dès son 7ème match, il signe un premier double-double, s’en suivront 8 autres dans la saison. Petit à petit, il s’impose comme le pivot de l’équipe et se fait respecter. Ses qualités physiques couplées à son intelligence de jeu font de lui un joueur très efficace en devenir. A la fin de la saison, il devient le premier européen de l’histoire sélectionné dans la All-First Rookie Team en compagnie d’un certain David Robinson. Le succès est total, Divac devient une célébrité en Yougoslavie, volant petit à petit la vedette à Drazen qui se morfond à Portland.

Un transfert inespéré

Malgré son absence de temps de jeu, Petrovic continue de croire en son rêve et travaille sans relâche à l’entrainement, laissant ses coéquipiers admiratifs. S’il ne peut le montrer en match, ses aptitudes au shoot par exemple en éblouissent plus d’un, il a un potentiel énorme. Sa chance va arriver en Janvier 1991, lors de sa deuxième saison en NBA. Les dirigeants de Portland décident de s’en séparer, le transférant à l’autre bout du pays dans le New Jersey. Il y vivra ses plus belles heures dans la Ligue Nord Américaine.

Dès sa première année complète chez les Nets, en 37 minutes de jeu, Petrovic aligne plus de 20 points de moyenne à 50% de réussite. La progression est énorme en très peu de temps. Il prouve rapidement à tout le monde qu’il a le niveau pour jouer en NBA et que seul le temps de jeu lui manquait. Sa carrière est enfin lancée.

Sur le terrain, il ne craint personne. Les titres et les distinctions de ses adversaires ne l’affectent pas, il joue sans se soucier de qui il a en face. Jordan ou autre, il avance tête baissée avec comme seul objectif la victoire : un grand champion.

Les heures de gloires

Sa troisième et dernière saison chez les Nets reste comme sa plus aboutie. Il devient le franchise player de l’équipe, guidant ses coéquipiers vers une qualification pour les playoffs. Nouvelle preuve de la non reconnaissance des joueurs étrangers en NBA, malgré ses 22.3 points de moyenne par match, il n’est pas retenu pour le match des étoiles. Petrovic le prend très mal, il pense même à retourner en Europe où il est reconnu à sa juste valeur.

Il est tout de même honoré d’une présence dans la All-Third NBA team, le troisième meilleur 5 majeur de la NBA. C’est encore une première pour un européen.

De son côté en Californie, Divac lui est devenu également un joueur clé de l’effectif des Lakers. Pivot titulaire, il devient peu à peu le chouchou des fans grâce à son éternel joie de vivre apparente. Avec ses compères Worthy et Johnson, ils se retrouvent en finale NBA contre les Bulls de Michael Jordan. Même s’ils perdent la série 4-1, Divac inscrit 27 points lors du game 4, sa meilleur performance.

Drazen Petrovic et Vlade Divac resteront donc dans l’histoire comme des pionniers : les deux premiers joueurs à s’imposer en NBA, sans être formés à l’américaine. Pas passés par la NCAA, ils ont tous deux commencé en Europe avant de directement rejoindre la NBA.

Après les heures de gloire, les heures de drames pour les deux hommes… (A suivre)


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