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Finale des JO 1972

L'oeil de BasketMan | Par Arthur le 24 novembre 2010 à 21 h 01 min

Un match d’anthologie

L’histoire du basket, comme tous les sports, est marquée par des matchs de légende, restés dans les mémoires plusieurs décennies après. Que ce soit pour le jeu ou pour l’enjeu, certaines rencontres sont devenues mythiques ! 1972, la scène se déroule à Munich, durant les Jeux Olympiques d’étés. Les USA et l’URSS, les deux super-puissances mondiales sont en pleine guerre froide, les relations sont on ne peut plus tendues. L’Europe est alors séparée par le fameux « rideau de fer« , matérialisé par le mur de Berlin. Le tournoi olympique, comme dans beaucoup de sport à l’époque, est dominé par les américains et les russes, ils se retrouvent logiquement en finale le 9 Septembre 1972. Plus que le titre, l’enjeu est la fierté de toute une nation, l’issue du match deviendra elle aussi légendaire

Plus qu’un simple match

Le BasketBall a fait son apparition aux JO d’été en 1936, peu avant la guerre. Sport US par excellence, les américains n’avaient aucune concurrence, ils étaient maître dans LEUR sport. Jusqu’à ce fameux match de 1972, ils n’étaient jamais rentrés d’une olympiade sans avoir l’or autour du cou. La fierté des joueurs en dépendait, une médaille d’argent étant déjà synonyme de honte pour tous les Etats-Unis. L’enjeu de cette finale était déjà énorme, il fallait ajouter à cela le fait que l’adversaire n’était autre que l’ennemi juré, l’URSS. En territoire neutre à Munich, le vainqueur repartirait avec une victoire symbolique, et non simplement le titre. La tension était donc à son comble pour cette 5ème finale entre les deux nations.

Une rencontre improbable

En arrivant sur le parquet, les USA viennent d’enchaîner pas moins de 63 matchs sans défaites. Ils sont en pleine confiance, malgré l’inexpérience collective de l’équipe alignée. Avec seulement une dizaine de match joués communément, l’effectif américain n’a pas les mêmes automatismes que son adversaire l’URSS, ceux-ci se sont déjà côtoyés plusieurs centaines de fois.

Dans une atmosphère nerveuse, le match est accroché, aucune équipe n’arrive réellement à faire la différence. Durant 4 quarts temps, les deux formations sont au coude à coude, les écarts restent faibles. Une seule fois l’URSS parvient à distancer son vis-à-vis de dix points en seconde période, mais les américains réussissent malgré tout à revenir. C’est alors, en toute fin de match, les trois dernières secondes exactement, que la rencontre va devenir mythique.

Une victoire contestée

Nous sommes donc à la dernière minute de la rencontre, le score est de 50-49 en faveur des  Américains à la suite de deux lancers francs réussis de la part de Doug Collins. Les Russes repartent du bout du terrain et monte la balle le plus rapidement possible. Deux secondes s’écoulent, il n’est donc sensé en rester qu’une, les USA se voient déjà l’or autour du cou. Pourtant le match est arrêté, l’arbitre évoque un temps-mort demandé par les Russes et décide ainsi de remettre l’horloge à 3 secondes. L’URSS tient sa deuxième chance de remporter le titre.

Nouvelle remise en jeu, comme attendu l’équipe menée tente le tout pour le tout, et fonce droit au panier. Grâce à une bonne défense des USA, elle n’arrive pas à marquer dans le délai imparti et son dernier shoot rate le cercle. Buzzer, les américains sont champions et les festivités peuvent commencer. Tout le monde se ruent sur le terrain, la joie est malheureusement pour eux de courte durée.

Nouveau rebondissement, encore plus improbable que le premier. Le président FIBA de l’époque, William Jones décide de rejouer à nouveau les 3 dernières secondes, le chronomètre aurait été défaillant. Le public, tout comme les joueurs, sont abasourdis. Dans une confusion totale, les Russes ré-effectuent la mise en jeu, alors que les Américains sont totalement désorientés. Un certain Aleksandr Belov réussi à attraper la balle d’une longue passe et shoot directement sans opposition. Le ballon rentre, 51-50 !

Le hold up

Le match est désormais bel et bien finis, les Etats-Unis sont pour la première fois vice-champion olympique, une catastrophe nationale. Ils crient au scandale, au match volé et dénonce ces deux remises en jeux accordées aux Russes. Ils portent réclamation, les juges passeront la nuit entière à analyser la situation. Le verdict est pourtant inchangé, l’URSS est championne olympique.

Les USA, plus que remontés ne viendront même pas récupérer leurs médailles d’argent, trop modeste pour eux. Aujourd’hui, même après les années, le pays se sent volé par l’URSS, la rancune est toujours la. Ces 3 secondes resteront dans l’histoire du sport, certainement les plus éprouvantes pour les fans américains. La guerre froide a donné plusieurs matchs d’anthologie comme celui-ci, dans le Hockey sur glace notamment. (JO 1980)


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